Remarques de philologie et d'étymologie(( La première série de ces Remarques a paru dans les ...)).

Les Animaux Fantastiques du Désert.

Déjà sur les palettes protohistoriques, on peut voir une sorte de griffon, à tête de faucon, et pourvu d'une paire d'ailes au milieu du dos-aspect qui devait demeurer pendant toute l'histoire d'Egypte celui de cet animal fantastique((BIE XXV, 1943, p. 184-85.)). A trois mille ans de là, les papyrus démotiques parlent encore du griffon "dont le bee est celui d'un faucon, les yeux ceux d'un homme, les oreilels celles de deux sortes de poissons de mer, et la queue celle d'un serpent"((Pap. démotique de Leyde I. 384, col. XV`Spiegelberg, Mythus der Sonnenauge, p. 39 (et p. 249. no690.))), cependant que Flaubert, décrivant les visions de Saint Antoine, compte le griffon parmi les hôtes des déserpt, "lion à bec de vautour avec des ailes blanches, les pattes rouges et le cou bleu"((La tentation de Saint Antoine, passage cité par Keimer, BIE XXVI, p. 144.)). Entre ces deux apparitions extrêmes, on rencontre le griffon en Egypte presque à toutes les époques, sur les objets magiques, dans les dessins reproduisant la chasse dans le désert, dans les textes littéraires, parfois avec des attributs légèrement variables, mais comme un élément remarquablement constant de la tradition fantastique((Outre les articles signalés dans les deux notes qui suivent, on lira Scamuzzi, La mensa isiaca, 1939, p.85 (et pl.VI), et Bruyere, dans FIFAO XX3, 1952,...)).

De copieuses études ont été, assez récemment, consacrées au griffon, en particulier par J. Leibovitch((Leibovitch, Quelques éléments de la décoration égyptienne sous le nouvel empire, I, Le griffon, BIE XXV, 1943, p.183-203;)), et L. Keimer a écrit un très bel article sur "l'honneur des Egyptiens pour les démons du désert"((Keimer.)); il ne semble donc pas que le sujet puisse, prochainement du moins, être renouvelé. Voici pourtant quelques notes, relevées dans les documents des temples ptolémaiques et romains, et qui n'ont pas été utilisées par les auteurs cités plus haut.

L'un des noms traditionnels du griffon est attesté deux fois à Béni Hassan (Moyen Empire), sous la forme ###((Newberry, Beni Hasan II, pl IV et XIII; Wb IV, 115, 12.)); deux mille ans plus tard, les documents démotiques présentent une orthographe un peu différente, mais qui correspond indéniablement au même terme: SRRF, avec une métathèse des derniers éléments, et redoublement apparent de la consonne R((Erichsen, ...)).


C'est sous ce nom traditionnel que nous trouverons mentionné le griffon dans un texte du temple de Médamoud(4); c'est un hymne à la déesse d'or, qui décrit les multiples façons dont les Egyptiens, les peuples étrangers et les animaux les plus divers témoignent leur joie à la déesse de l'allégresse et de la musique. Entre les singes KYRYW(4) et les hippopotames, figurent:
#######
"les Griffons (qui), en ton honneur, s'enveloppent de leurs ailes"(6).

L'orthographe mérite d'être notée: le F est seconde consonne, comme c'était le cas dans les attestations de Béni Hassan; mais le R est double, ainsi que le montraient les graphies démotiques.

A Esna, dans des textes d'époque romaine, nous avons relevé jusqu'ici trois exemples du signe du griffon ayant la valeur S, tirée naturellement de son nom SFRR.

1. (époque de Domitien), no.147, le nom du dieu Osiris est écrit:###.

2. (époque de Trajan), no.208, 25, ici aussi il s'agit du nom d'Osiris que nous trouvons sous la forme ###.

3. (époque de Trajan), no.379, 24, le nom d'Esna (T3-snty) est écrit: ###.

Naturellement, l'autre valeur habituelle du signe du griffon, CHH, s'est maintenue, et vaut phonétiquement pour CH dans maint texte tardif(1); mais pour cette valeur, l'usage abondant qui en est fait au nouvel empire montre que le signe est simplement devenu un outil graphique, un hiéroglyphe comme un autre, servant d'ailleurs à exprimer un son et non à définir un animal mythique. Il en va tout autrement de SFRR et de sa valeur acrophonique S: c'est le nom de l'animal lui-même qui est en cause, et les attestatiosn relevées dans les textes de Médamoud et d'Esna tendent à peupler le désert de monstres de ce genre (2).

Cela est du reste confirmé par l'existence, dans l'arsenal graphique d'Esna, d'un autre signe qui représente lui aussi un monstre du désert; il ressemble à un serpent bien connu(3). Sa valeur est S, et il figure, une fois encore, dans l'orthographe du nom d'Osiris (Esna, no. 217, 26, époque de Trajan):###.

Or ce monstre est déjà connu, par les mêmes scènes de Béni Hassan qui représentent la chasse au désert (4)`; il porte à cette époque le nom de ###, d'où fut tirée, selon toute probabilité, la valeur S du signe employé à Esna.

Il serait, naturellement, aisé de conclure que les scribes de l'époque impériale, maniant avec l'havileté que nous leur connaissons, de vieux dictionnaires de mots anciens(5), avaient retrouvé dans des documents des époques révolues le nom de (p.18) monstres du désert. Cela ne rendrait pas compte des mentions du griffon, autant dans les documents démotiques qu'à Médamoud. Il est plus probable, bien que les textes se montrent relativement discrets sur ces points, que l'imagination continuait, comme elle le fait encore quelquefois(1), à peupler le désert de monstres aux formes hybrides; de temps à autre, leur nom apparaît dans une inscription ou un papyrus; mais comme tous les monstres du folklore, le SFRR et le SD3 vivaient plus intensément et de façon plus durable dans les contes fantastiques que l'on racontait aux enfants, ou dans les récits rapportés du désert par quelque voyageur crédule ou hâbleur, que dans les textes officiels qui couvraient les murs des édifices religieux. Il est intéressant, à partir de très rares mentions, de pouvoir deviner la persistance de la vie mythique de ces habitants du désert.

*Widengren, Iranische Religionsgeschichte. [#r620c4b2]
Was uns hier beschäftigt ist vielmehr de religionsgeschichtliche Bedeutung dieser Organisationen. Ihre Verknüpfung mit solchen iranischen Göttern wie Vayu und Mithra, die ja beide in Iran gewissermassen auch die zweite Funktion der Gesellschaft, die kriegerische, vertreten, und ihre starke, wenn auch nicht exklusive Verankerung unter der adeligen Kriegerlkasse, legen die Annahme nahe, dass wir hier der besonderen Religion der iranischen Krieger begegnen. Dazu kommt aber hinzu, dass in diesen Männerbünden offenbar die typische parthische Frömmigkeit greifbar wird, eine bisher sonst schwer fassbare Grösse. Im nordwestlichen Iran und Armenia finden wir diesen besonderen Religionstypus stark konzentriert. Hier hat die Verehrung des "Drachen" eine grosse Rolle gespielt. Unter den parthischen Kriegern finden wir die militärische Hauptabteilung "Drache" genannt. Fahnen in Drachenform wurden verwendet. Der junge Krieger trägt gern einen Helm mit einem Drachen als Schmuck.
Was uns hier beschäftigt ist vielmehr de religionsgeschichtliche Bedeutung dieser Organisationen. Ihre Verknüpfung mit solchen iranischen Göttern wie Vayu und Mithra, die ja beide in Iran gewissermassen auch die zweite Funktion der Gesellschaft, die kriegerische, vertreten, und ihre starke, wenn auch nicht exklusive Verankerung unter der adeligen Kriegerklasse, legen die Annahme nahe, dass wir hier der besonderen Religion der iranischen Krieger begegnen. Dazu kommt aber hinzu, dass in diesen Männerbünden offenbar die typische parthische Frömmigkeit greifbar wird, eine bisher sonst schwer fassbare Grösse. Im nordwestlichen Iran und Armenia finden wir diesen besonderen Religionstypus stark konzentriert. Hier hat die Verehrung des "Drachen" eine grosse Rolle gespielt. Unter den parthischen Kriegern finden wir die militärische Hauptabteilung "Drache" genannt. Fahnen in Drachenform wurden verwendet. Der junge Krieger trägt gern einen Helm mit einem Drachen als Schmuck.

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